Depuis le concert de Jim Jones Revue, je me suis dit qu’il me faudrait longtemps avant de reprendre une telle claque musicalement, le show fût tellement intense et rock’n’roll.
Mais cette semaine, je recevais un album commandé il y a peu dans ma boite aux lettres, un groupe de blues qui m’avait plu à l’écoute d’un seul de leurs titres de leur 1er album mais que j’avais bêtement oublié (personne n’est parfait), bien heureusement la pochette de leur nouvel album me fit de l’oeil et reconnaissant le nom du groupe, il ne manquait plus que de trouver le cd à un prix très intéressant pour me faire craquer et commander ce « Death letter jubilée » de The Delta Saints !
Ce deuxième opus est comme le premier édité par le label Dixiefrog records connu pour son attachement au blues et distribué par Harmonia mundi.
The Delta Saints issu de Nashville est composé de Ben Ringel aux vocals et la guitare rythmique, Ben Azzi à la batterie, Dylan Fitch aux lead et rythm guitars, David Supica à la basse et surtout Greg Hommert à l’Harmonica et oui, le groupe a son propre harmoniciste et c’est franchement un régal .
Le groupe s’est adjoint les services de cuivres, trompettes, saxo, clarinette mais aussi de 4 personnes aux backings vocals renforcée d’un Gang vocals qui sur certains morceaux vous en mettent plein les choeurs avec classe et tempo comme sur le court mais superbe « River ».
Dès le premier morceau, les fans de Blues, oui bien sur mais également tous les autres fous de rock sudiste et de rock vont tomber !
« Liar » qui ouvre l’album est exceptionnel, un morceau d’une puissance, une rythmique avec un son de basse qui vous file des frissons, ça groove magistralement et ce n’est que le début car tout l’album est un vrai festival.
Avec « Chicago » le groupe va au-delà des frontières du Blues, il le réinvente à sa sauce, il lui donne une fraîcheur et il vous file une pêche incroyable, il se rapproche même de Black crowes et autres consorts sur certains titres. L’énergie que dégage le groupe est vraiment phénoménal !
« Death letter jubilee » et sa rythmique d’enfer, on pense musicalement et vocalement à The Havalinas qui avait également la particularité de mélanger les genres entres blues et rockabilly.
Avec « Jezebel » on atteint vraiment le côté roots et « Boogie » qui prend le relais est impitoyable !
« Out to sea » est une ballade sincère et prenante tandis que « Drink it slow » vous rappellera ce que le mot groove veut dire !
« From the dirt » est un titre tout autant implacable où s’enchaîne le terrible « The devil’s creek » et son final de fou furieux, alors que « Old man » est morceau tortueux et lourd mais o’combien succulent et « Jericho » blues magistral clôture définitivement ce « Death letter jubilee ».
Pour vous faire une comparaison et revenir au début de ma chronique, c’est que cet album m’a donné les mêmes émotion que le concert de Jim Jones Revue car sans être vraiment proche musicalement, les morceaux sentent la sueur, il y a ce feeling qui vous donne l’envie de taper du pied sur chaque titre, les morceaux vous ensorcellent tel un sort vaudou et les morceaux vous paraissent très courts. The Delta Saints maîtrise totalement son sujet mais il nous donne l’impression d’improviser à tout moments.
Alors sans doute que cet éclectisme est joué par des centaines de groupes de par les USA, mais pour le moment, dans nos contrées, The Delta Saints nous fait l’objet d’une vraie bouffée d’oxygène et nous offre un grand, un très grand album de Rock car je ne peux m’abstenir à le qualifier simplement d’album de Blues car le groupe mélange le country, le blues, la swamp music et le hard sudiste à la perfection !
Chapeau Bas Messieurs !