Nous sommes au printemps 77 à Enfield dans le nord de Londres, Jeff Gibbs (basse et chant) et Tony Sando (chanteur) forme Charlie Ungry, ils composent plusieurs titres ensemble et ils sont rejoints rapidement par Andy Demetriou à la batterie et Steve Protheroe à la guitare.
Plus de 12 chansons sont déjà écrites et sont prêtes à être enregistrées. Il faut dire que le niveau du groupe est vraiment excellent. Deux mois plus tard, ils enregistrent une démo de trois chansons dans le studio de Tom Newman (Tubular Bells/Mike Oldfield) à Maida Vale.
Le résultat étant bon, Tom les invite quelques mois plus tard à faire une autre démo sur deux jours en août 1977, mais cette fois, le but étant d’enregistrer les 12 chansons en direct avec quelques overdubs dans l’espoir de présenter tout le matériel à une maison de disques.
Grâce à cet enregistrement, le groupe est invité à faire un concert de démonstration au prestigieux Greyhound, une célèbre salle de Fulham Palace Road à Londres. Mais si des représentants des maisons de disques dont A&R Records sont bien présents, le groupe n’obtient aucun retour, Charlie Ungry déchante et les musiciens impatients décide de se séparer en novembre 1977 après seulement sept mois d’existence.
En 1980, à l’heure de la NWOBHM, Andy Demetriou et Tony Sando, croyant toujours à leur succès tente un come back de Charlie Ungry et trouve un deal avec le label SRT productions pour sortir un EP contenant 3 titres : « House On Chester Road », « Preacher » et « Who Is My Killer ».
Le EP est envoyé aux stations de radios et aux maisons de disques et c’est surtout le titre « Who is my killer » qui va être diffusé notamment sur Capital Radio, une émission présenté par Alan Freeman.
Le disque marche plutôt bien sur le marché du disque indépendant et Jeff Gibbs est de retour dans le groupe avec un nouveau guitariste Tony Nurse, Charlie Ungry est prêt à prendre un nouveau départ mais encore une fois, le groupe se lasse très vite et décide seulement quelques mois après de laisser tomber définitivement,chaque musiciens essayant de suivre son propre chemin.
Quel dommage que le groupe n’ait pas eu plus de hargne et plus de patience pour obtenir un contrat pour enregistrer un 33t et continuer leurs efforts sur scène, cela aurait certainement fini par payer.
Heureusement en 2003, le label « NWOBHM Obscure releases » a décidé en 2003 de nous sortir l’intégralité des titres du groupe.
Vous comprendrez bien que le son ne soit pas toujours d’une grande qualité mais l’achat en vaut vraiment la peine et si on peut intégrer le groupe dans la mouvance NWOBHM, le groupe existait un peu avant et la musique s’en ressent, cela donne un mélange des années 70’s que ce soit dans le domaine du hard mais aussi du folk et donc on peut parler de « Post NWOBHM ».
Prenons quelques titres pour vous donner une idée de ce que le proposait, tout d’abord « Who’s my killer » qui est vraiment un de leur meilleurs morceaux, on sent bien l’influence de Queen mélangé à cette nouvelle énergie du hard rock qui sévit en Angleterre. « Sometimes I go out of my mind » est un morceau mélodique et original aux essences de Led Zep, « Try it again » sent bon le hard des années 80’s mélangé au boogie rock façon Status Quo, « Here are you now, Christina ? » est une jolie ballade dans le style de Simon and Garfunkel, quant à « House on Chester Road », on est dans un morceau rock et entraînant, où l’on sent l’influence sixties et des beatles, « To get back home » plus blues boogie est dans le style des Quo époque « Dog of two heads », « Time to go » dans le style des Heavy Metal Kids,ou encore « Memories » qui est plus blues/heavy début 70’s et « Keep The Peace » qui est plus heavy, voir doom à la Witchfinder General.
Ce groupe est vraiment une belle découverte pour les fans de la NWOBHM et pour les curieux du hard rock anglais des années 70’s et 80’s, à vos oreilles !
2rocks kroniks 