Tokyo Blade fait partie de cette vague de groupes de la NWOBHM qui sont apparus dans le début des années 80 et si ils ont toujours fait partie des seconds couteaux, ces groupes arrivaient pile poil pour nous éclater les oreilles à nous jeunes boutonneux aux vestes patchées.
Derrière des grosses pointures établis comme Iron Maiden , nous adorions découvrir ce genre de groupe qui faisaient notre bonheur en jouant un hard mélodique très proche de Tygers of pan tang et bien entendu avec (déjà) une forte influence Maiden avec ces duos de guitares jumelles.
en déboulant avec son premier album en 1983, ce premier opus de Tokyo Blade sans être exceptionnel reste donc un album culte et fait partie intégrante de notre collection tant il a tourné pendant nos journées enfumées.
Mais ce premier album va sortir une deuxième fois avec 3 morceaux différents dont l’ultra mélodique « Midnight rendez-vous » (qui redonne son nom au premier album) qui mélange agréablement glam et NWOBHM (j’ai toujours adoré ça à l’époque quand les groupes ne se posaient pas de questions sur leur genre musical).
Et très vite on se retrouve donc en 1984 avec ce premier album modifié et un vrai deuxième album s’intitulant « Night of the blade ».
Alan Marsh s’en est déjà allé et est remplacé par un certain Vic Wright.
Les raisons du groupe n’étaient pas très claires pour ce remplacement invoquant que Alan Marsh ne pourrait pas assumer les tournées de groupe (c’est ce que je me souviens de l’époque).
Mais le groupe avait trouvé en Vic, un remplaçant de premier choix et « Night of the blade » non seulement avait une meilleure production, mais surtout cet album contenait d’excellentes compositions et permettait un avenir radieux pour ce jeune groupe anglais.
C’est donc avec cette formation que le groupe entama sa première tournée européenne en 1ère partie de Mama’s Boys.
Tokyo Blade débarqua à Paris le 17 mai 1984 à l’Eldorado pour un concert flamboyant et débordant d’énergie, et Vic Wright assurait vraiment, le groupe était lancé.
Petite anecdote, nous avions attendu les musicos pour leur faire signer nos places de concerts et très sympathiques, nous avions échangé quelques mots, juste quelques mots, mon anglais restait comme certaines recettes simplissimes…
Après ce succès, le groupe repartit en studio et enregistra le troisième album « Blackhearts & Jaded Spades » qui sortit en 1985 mais qui était bien en dessous du précédent, (à l’instar du EP « Madame Guillotine » qui lui est d’un autre calibre), l’album fut un échec, la tournée aussi, le groupe se sépara et Vic Wright rejoindra les USA (et grâce à certains contacts notamment après avoir auditionné pour le poste de chanteur au sein de L.A. Guns), il intégra un peu plus tard le groupe Johnny Crash.
Andy Boulton quant à lui s’accrocha pour sortir en 1987 « Ain’t Misbehavin » (qui se situe dans un style hard us) avec d’autres musiciens puis il continua à faire vivre le nom de Tokyo Blade avec une discographie quelque peu chaotique et des albums plus ou moins bons avec de nombreux changements de line-up.
Mais il faut cependant souligner la persévérance de Andy Boulton qui s’est toujours battu pour maintenir le groupe en vie et la preuve en ait, c’est que Tokyo Blade est de retour pour notre plus grand plaisir avec ce nouvel album où l’on retrouve un line-up incroyable !
Avec bien entendu Andy Boulton aux guitares, Alan Marsh au chant mais également Steve Pierce le batteur d’origine du groupe qui était déjà présent lorsque le groupe s’appelait encore Killer, Andy Wrighton le bassiste de » Blackhearts & Jaded Spades » ainsi que John Wiggins qui fut guitariste sur l’album « Fighting Back » de Paul Di’anno’s Battlezone.
Dés le premier titre, on se rend compte que la voix d’Alan Marsh a bien changée et n’a plus ces petites imperfections que l’on pouvait trouver au début de sa carrière, le propose toujours un hard rock mélodique de qualité et « The Devil’s Gonna Bring You Down » s’avère déjà être un excellent titre.
Les compositions sentent bon les années 80’s et il y a bien ce mélange de NWOBHM et de hard Us comme le titre « No time » qui aurait fait un carton si il était sorti à l’époque.
Et tout en gardant ce brin de nostalgie, ce n’est pas pour autant que le groupe sent la naphtaline bien au contraire, le groupe dégage une vraie fraîcheur et une vraie dynamique, les mecs se font plaisir et ça s’entend !
La production est excellente et on distingue chaque instrument comme cette basse qui ronronne à merveille sur « Dead again ».
Que ce soit les superbes « No Time to Bleed » ou « Stings Like An Open Wound » (où les guitares nous rappellent un certain combo irlandais) ou encore un morceau plus rapide comme « Bad blood » le groupe n’est pas de retour pour nous proposer un album au rabais, que nenni ! Les mecs ont bien bossé et tout est parfaitement calibré pour que l’on savoure chaque morceau.
Le groupe termine d’ailleurs avec deux titres superbes tout d’abord « The Last Samurai » avec ses changements de rythmes et ses temps plus calmes qui permettent à Andy Boulton de démontrer tout son talent de guitariste et puis « My Kind of Heaven », un morceau de toute beauté avec une volonté complètement assumée de revenir sur le terrain d’un morceau comme « If heaven is hell ».
En prenant en compte une part de nostalgie, Ce « Unbroken » est un très bon album de hard rock mélodique et je remercie Tokyo Blade du fond du coeur pour ce cadeau !
8/10